Simon Boisliveau

Sculpter l’âme des chevaux

Dans la campagne vendéenne, sous la verrière lumineuse de son atelier, Simon Boisliveau caresse du regard le squelette d’acier qui prend forme. Ce cheval arabe aux courbes féminines n’existe encore qu’en lignes pures mais, déjà, on devine sa noblesse. « Il est pourtant loin d’être fini », sourit l’artiste. Autour de lui, l’atelier raconte mille histoires : des moodboards où se côtoient références artistiques et photographies équestres, des dessins d’enfants épinglés entre les outils, et ces sculptures prêtes à s’élancer.

Simon Boisliveau n’est pas venu à la sculpture équestre par hasard. Originaire de Boufféré, véritable enfant du pays de Montaigu, il a grandi au sein de la compagnie familiale Les Cavaliers de l’aventure, fondée par son père, Bruno Boisliveau, après avoir monté l’école de cavalerie du Puy du Fou. « J’ai
vécu avec toute une ménagerie, des chevaux, des dromadaires… Tout petit, j’ai baigné dans cet univers incroyable »
, se souvient-il. Cavalier, voltigeur, comédien, plasticien, il a tout fait dans cette compagnie de théâtre équestre qui sillonnait la France et l’étranger.

Le goût de l’acier

Mais c’est le métal qui l’appelle « Je voyais les maréchaux-ferrants travailler l’acier, ça m’impres- sionnait. » Il se forme très tôt à la métallerie-ferronnerie avant de rejoindre la compagnie familiale. Au sein de celle-ci, Simon est immergé dans un bouillonnement artistique : art contemporain, théâtre de rue, musique, cirque moderne… Des influences qui nourrissent sa créativité. Car les prémices du sculpteur qu’il est devenu sont déjà là. Pour preuves, un don Quichotte, clin d’œil au spectacle du paternel, et des chevaux articulés pour un manège façon Calder.

De cette vie auprès des chevaux est née une compréhension intime de ces animaux, qu’il retranscrit avec justesse dans ses sculptures. « Tous les chevaux qui naissent sous mes doigts sont inspirés de chevaux que j’ai bien connus. Je connais leurs lignes, leurs courbes et leurs mouvements dans les moindres détails. »

Dans son atelier de Cugand, entouré de ses créations, de matériaux de récup et de ses souvenirs, Simon raconte sa technique dans une langue simple et sans détour. Le squelette d’abord, du rond plein d’acier qu’il cintre à la main et sur l’enclume. Puis l’entôlage, ces tôles découpées au plasma et le meulage, ces milliers de traits qui donnent vie à l’acier. Vient enfin le moment du brossage, un geste si symbolique sur ces animaux métalliques, qui donne cet éclat d’argent mat à ses œuvres. Un processus long, méticuleux, où chaque étape compte.

L’alchimie du bronze

Il y a trois ans, Simon fait la rencontre de Michel Bassompierre. Ce sculpteur de renommée mondiale l’emmène découvrir les fonderies de Valence. « Quand je suis arrivé en fonderie, j’ai senti ces odeurs, j’ai vu ces gens travailler… J’ai tout de suite su que c’était pour moi. » Une révélation qui le mène de l’acier aux mystères du bronze. Son cheval « Doma », reproduction fidèle d’un pur-sang espagnol qu’il a bien connu, devient sa première pièce coulée en bronze.

Une découverte fascinante qui lui ouvre de nouveaux horizons. « J’aime cette idée de travailler l’original d’acier en taille réelle, puis de la retranscrire en petits formats de bronze, comme des variations sur un thème. » Une déclinaison qui permettra aussi au public d’accéder à son oeuvre en galerie.

De l’atelier au monde

Depuis, les commandes s’enchaînent, il signe un hippocampe monumental pour le restaurant Le Cayola aux Sables-d’Olonne — quatre mois de travail intense —, et les expositions qui se multiplient. En 2024, lors du festival « Arts sur Digue » à Montaigu, il remporte le prix du public. Un succès qui lui ouvre les portes d’une nouvelle exposition pour l’édition 2025 en novembre prochain, où il présentera cette fois ses bronzes inédits.

Pendant la saison estivale et à l’automne, ses œuvres sont visibles au château de Rouillac dans le Pessac-Léognan et au Haras du Bois Roussel, en Normandie, pour la société Auctav spécialisée dans la vente aux enchères de chevaux de sports et d’œuvres d’art. Les œuvres de l’artiste ont de beaux jours devant elles.

Simon Boisliveau
@simonboisliveausculpteur

www.simon-boisliveau.com

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