Phare des Barges et l’Armandèche

deux sentinelles des mers et témoins de l’histoire maritime française

Au nord des Sables d’Olonne, la côte rocheuse du quartier de La Chaume offre de superbes panoramas. Le long de la Route Bleue, l’océan prend d’assauts les parois rocheuses de cette côte sauvage imperturbable délimitée par des phares. Diamants en haut d’une tour, ils illuminent les mers et guident les marins pour rentrer à bon port. Partez à la découverte du phare des Barges et du phare de l’Armandèche, deux sentinelles des mers qui incarnent l’histoire maritime française, dans les pages des Sables d’Olonne Magazine n°27.

Le phare des Barges, modèle des phares en pleine mer 

Fiche d’identité du phare des Barges

Inauguré le 14 octobre 1861.
12 mètres de diamètre à la base et 6,5 mètres de diamètre à la partie supérieure. 
Situé à 2 100 mètres de la côte. 
Situé à 23 mètres au-dessus de la mer. 
Construit en granite bleu de la commune d’Avrillé, à 25 kilomètres au sud. 
Intensité lumineuse de 30 000 candelas. 
Portée de 13,5 milles marin. 
Automatisé depuis 1971. 

Une construction de l’extrême 

Le phare est construit de 1857 à 1861 sur le plateau rocheux des Grandes Barges qui constitue un grand danger pour la navigation côtière. Les travaux sont conduits par l’ingénieur Charles Marin. Les conditions de travail sont extrêmes. Les deux premières années sont uniquement consacrées à la mise à niveau des roches granitiques. C’est très lent et le granite est si dur que les outils sont usés avant la fin de la journée ! 

La difficulté majeure du chantier arrive en octobre 1859 avec une des tempêtes les plus violentes de l’histoire. Malgré la force des vagues, le corps du phare ne bouge pas. Les travaux de Charles Marin seront utiles à tous les ingénieurs qui seront chargés de constructions exposées aux vagues. 

Au terme de cinq années de travaux, le plateau rocheux devient une bonne étoile pour les marins, alors qu’il était jusqu’à présent le théâtre de nombreux incidents. Pendant 50 ans, le phare des Barges sera considéré comme le modèle des phares en mer. 

Seul phare vendéen situé en mer 

Composé d’une cave en sous-sol, d’une cuisine au 1er étage, de trois chambres aux 2e et 3e étages, d’une salle de veille au 4e étage et de l’optique, il est le seul phare vendéen situé en mer. Conçu pour signaler l’entrée du port, il devient un phare de danger après la construction de celui de l’Armandèche en 1968. 

De nombreux gardiens se succèdent de 1861 à 1970 pour assurer la sécurité des marins. Ils sont toujours deux et partent en général pour quinze jours. Mais à cause du mauvais temps, il arrive régulièrement qu’ils ne soient relevés qu’au bout de 30, 45, voire même 65 jours ! Pendant ces périodes, les gardiens ne consomment que des conserves, les denrées périssables étant épuisés depuis longtemps… 

Le phare des Barges est restauré en 1989 et depuis le 21 octobre 2011, il est inscrit au titre des Monuments historiques. 

Un double record 

Le phare des Barges est le premier phare de France à être automatisé en 1971. Il détient également un record d’isolement : deux de ses gardiens sont restés enfermés en pleine mer, sans relève ni approvisionnement, pendant 103 jours à cause des mauvaises conditions météorologiques ! 

Pour la petite anecdote, c’est le premier phare à être équipé d’un poste de télévision en 1963, à l’initiative de l’animateur Jean Nohain et du journal Télé 7 Jours. 

L’Armandèche, le plus jeune phare de France 

Fiche d’identité du phare de l’Armandèche

Inauguré le 15 octobre 1968.
Tour blanche hexagonale avec à l’intérieur d’un escalier en colimaçon de 193 marches.
Hauteur de 38,96 mètres.
Intensité lumineuse de 440 000 candelas. 
Portée de 24 milles marins.
Entièrement automatisé depuis sa construction.

Un phare imaginé par un Sablais

Le phare de l’Armandèche est situé à l’ouest du port des Sables d’Olonne, dans le quartier de La Chaume. Il est construit en 1968 par Maurice Durand, architecte né aux Sables d’Olonne qui fait toute sa carrière en Vendée. Il est connu pour avoir réalisé des demeures bourgeoises sablaises, en bord de mer, comme la célèbre Villa Mirasol au pied de la rue Travot. Il est à l’époque architecte de la ville où il construit plusieurs édifices comme la Pendule du Remblai. Après la Seconde Guerre Mondiale, le service des phares et balises le missionne pour reconstruire plusieurs phares détruits par l’armée allemande, comme le Phare du Grouin du Cou à La Tranche-sur-Mer, le phare de l’Ile d’Yeu et le phare de la Pointe des Corbeaux, également situé à l’Ile d’Yeu. C’est à cette époque qu’il crée les plans du phare de l’Armandèche. 

Phare de « Normandie » 

Le phare de l’Armandèche est le dernier grand phare construit en France. Il tient son nom du lieu-dit « L’Armandèche » à La Chaume, une déformation de « Normandie » en référence aux invasions normandes du premier millénaire.

L’édifice est une grande tour blanche hexagonale surmonté d’une lanterne peinte en rouge, construit pour remplacer le phare de La Chaume sur la tour d’Arundel, partiellement occulté par les habitations. Il prend alors le relais de ce dernier pour signaler l’entrée du port aux marins à partir du 15 octobre 1968. La particularité de son feu est son ampoule fixe, l’optique tournant sur un bain de mercure. De la mer, on peut apercevoir des faisceaux tourner autour du phare.

Un patrimoine français

Le phare de l’Armandèche est entièrement automatisé dès sa construction. Il est contrôlé à distance depuis Les Sables d’Olonne. Il fait partie intégrante du patrimoine national. Il incarne l’histoire maritime française et le développement technologique à travers les siècles. Il est classé au Monument historique depuis le 3 octobre 2012. 

Le phare de l’Armandèche ne se visite que pendant les Journées du Patrimoine au mois de septembre, pendant lesquelles vous pourrez gravir son escalier en colimaçon de 193 marches. Depuis l’étroite plateforme de la lanterne, la vue à 360 degrés sur la ville, la plage et la côte sauvage de La Chaume est magnifique. Par temps clair, il est possible de distinguer l’Ile de Ré au loin ! 

Au pied de l’édifice, la vue mérite elle aussi le détour. Des sentiers pittoresques entourent le phare et permettent d’admirer la beauté naturelle des environs. Depuis l’océan, sur un bateau, le point de vue sur la tour blanche hexagonale est superbe. 

Le circuit des phares 

L’Office de Tourisme des Sables d’Olonne propose « Le circuit des phares ». Pendant 2h30, parcourez les 10 km du sentier et découvrez le phare des Barges et le phare de l’Armandèche, les salines, le Prieuré Saint-Nicolas, la Tour d’Arundel, la forêt d’Olonne, les sentiers côtiers, le bassin Dombret et le quartier typique de La Chaume.

www.lessablesdolonne.fr

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