Vol en planeur, le monde est plus calme vu d’en haut

Depuis la Grande Vadrouille, le planeur c’est une réplique culte « il n’y a pas d’hélice hélas, c’est là qu’est l’os ! » Et pourtant, l’absence d’hélice et de moteur font tout le charme d’un vol en planeur. Prenons de la hauteur. 

Le premier étonnement naît de l’organisation du hangar des planeurs de l’aéroclub de Saint-Georges-de-Montaigu. Un mikado géant de longues ailes se chevauchant dans un enchevêtrement inextricable, mais qui en l’observant bien, dessine un rangement très ordonné et millimétré.  

Il est vrai que l’engin est encombrant, avec une envergure comprise entre 15 et 20 mètres selon les modèles, entourant un fuselage qui fait lui-même entre 6 et 10 mètres de long. « Le vol en planeur est une école de la patience, de l’observation et de la solidarité » confirme Benjamin HARDY, président et instructeur du club, « vous le voyez bien, on ne peut pas faire du planeur seul, et pas seulement parce qu’il faut être remorqué au décollage. Rangement, mise en place et entretien des planeurs, tout cela doit se faire à plusieurs. Et tout cela prend du temps. » 

De fait, ils sont huit ce matin-là à être présents, majoritairement jeunes. Il est vrai que l’on peut pratiquer le vol en planeur dès l’âge de 14 ans. « Il faut entre 20 et 30 heures de vol en double commande, avant de pouvoir effectuer son premier vol solo. Les instruments présents à bord sont rudimentaires et un planeur se pilote à la sensation et à l’œil. On regarde devant soi pour maintenir l’assiette et l’inclinaison, et au sol ou dans le ciel lorsqu’il y a des nuages pour repérer les endroits propices à générer des ascendances » explique Benjamin HARDY. 

En effet, sans moteur, les masses d’air chaud partant du sol et s’élevant vers le ciel, permettent au planeur de gagner de l’altitude. Il convient donc de bien les repérer pour ensuite les exploiter. C’est pourquoi le vol en planeur se pratique généralement entre avril et octobre et jamais les jours de pluie. « Et pas non plus au-dessus de l’océan » précise Benjamin HARDY « nous avons besoin d’un sol qui génère des courants chauds et pour cela la mer n’est pas ce qui convient. La montagne en revanche est idéale. » 

Et pour les repérer, rien de mieux que les nuages. Un joli cumulus indique que sous lui se trouve une ascendance. Il suffit alors d’aller dans cette direction et de profiter de celle-ci, en tournoyant jusqu’à ce qu’elle vous porte au plus haut, puis de repérer la suivante qui vous conduira encore plus haut et ainsi de suite.  

Un planeur lâché par son avion remorqueur n’a que 5 minutes de vol s’il ne trouve pas l’ascendance qui va lui servir de carburant. Le pilote expérimenté saura en revanche parcourir plusieurs centaines de kilomètres et revenir à son point de départ plusieurs heures plus tard. « Le plaisir se situe là, dans l’utilisation optimale de ce que proposent les conditions naturelles du jour. Si on y associe le vol silencieux et un joli paysage, c’est sublime. »

our goûter à ce plaisir-là, tout commence souvent par un premier vol de découverte d’une trentaine de minutes dans un planeur biplace. Pour aller plus loin et acquérir une maîtrise autonome du vol en planeur, vous pouvez vous engager dans une formule découverte sur 6 journées, puis ensuite devenir adhérent du club et ainsi pouvoir voler régulièrement, participer aux activités du club et aux compétitions.  

Le vol en planeur en France s’organise autour de 168 clubs et réunit environ 15 000 licenciés. Les pilotes de planeurs sont souvent des personnes de moins de 30 ans qui, pour beaucoup d’entre elles, souhaitent devenir pilote de ligne. En effet, le planeur fait partie intégrante de la formation de pilote. Civil ou militaire, tout pilote débute aux commandes d’un planeur. 

« Le vol en planeur c’est l’essence même du vol. C’est l’osmose avec les éléments naturels, l’air, le vent, la chaleur, le froid, car sans eux on ne vole pas ». 

Ça donne envie d’essayer, vous ne trouvez pas ? 

www.planeurclubatlantique.fr