L’art sur les murs d’Olonne !

Fresque monumentale, trompe l’œil ou rues décorées de mosaïque en coquillages, la ville prend parfois des airs de musée à ciel ouvert. Le tableau d’Albert Marquet « Été, la plage des Sables-d’Olonne » domine le remblai.

On la voit de loin, dès l’entrée de la ville, la toute nouvelle fresque qui a pris place sur le mur de la Résidence Éole située sur le Remblai.
Jean-François Dejean, adjoint à la culture, déclare que la Ville a profité d’un projet de ravalement de façade sur le bâtiment pour réaliser une fresque décorative reproduisant un tableau d’Albert Marquet, peintre du début du XXe siècle : Été, la plage des Sables-d’Olonne. Approuvée lors du conseil municipal de février 2021, cette réalisation découle d’un accord entre les propriétaires de l’immeuble et la ville des Sables-d’Olonne. Couvrant 300 m2, elle a été réalisée par l’entreprise lyonnaise CitéCréation.

Pourquoi une œuvre de Marquet ? Il était important d’avoir une œuvre qui parlait des Sables-d’Olonne et, également, de mettre en avant un peintre qui fait partie de la collection permanente du musée de l’Abbaye Sainte-Croix. Le tableau de Marquet réunissait ces conditions. En effet, l’artiste est venu par deux fois séjourner dans la station balnéaire, en 1921, en 1933, et il y a peint le remblai, la plage et la mer.

En 1933, il était logé dans un hôtel sur le remblai, dans une chambre avec vue. Il a peint vingt tableaux tels que celui de la fresque. « Ces tableaux rendent compte des bains de mer de la Grande Plage à la Belle Époque », raconte Gaëlle Rageot, Conservatrice du MASC.

Les peintres muralistes de CitéCréation se spécialisent depuis plusieurs années dans la réalisation de fresques monumentales à travers le monde. Pendant trois semaines, quatre peintres muralistes ont affronté le vent du large et reproduit la toile de Marquet sur le mur de l’immeuble. Auparavant, pendant trois à quatre jours, ils se sont préparés : ils ont analysé l’œuvre, choisi les couleurs et préparé le passage du format original au format monumental. Pour ça, ils ont appliqué la technique du quadrillage qui consiste à quadriller l’image et à la reproduire au carreau.
Recopier l’œuvre d’un artiste sur un mur, cela ne relève pas juste de la technique. Au dire des peintres muralistes, il faut s’imprégner du tableau, trouver dans quel ordre le peintre a posé ses couleurs, quel a été son geste, sa petite musique intérieure en quelque sorte.
Florianne Mandin, chef de chantier, déclare que le remblai est un endroit plein de bruits, d’odeurs, de couleurs où ils ont retrouvé, par instants, des ambiances du tableau même si l’époque n’est pas la même.

« Nous avons l’ambition de faire des Sables-d’Olonne, une ville d’art, d’histoire et de culture. » déclare le Maire Yannick Moreau. Cela peut se réaliser en montrant le regard des artistes sur les différents quartiers de la ville. Il y a une volonté de faire venir l’art dans la rue, d’embellir la ville. Et la municipalité n’est pas seule puisque des entreprises privées ont manifesté un vif intérêt et le désir de s’engager dans cette aventure, celle de faire vivre l’art à travers la ville tout en donnant aux gens l’envie de se rendre au musée qui possède de magnifiques collections.

Face à la fresque, les nombreux passants s’arrêtent, photographient, s’émerveillent : « J’aime les couleurs ! », « Ça change de tout ce béton ! »

Deux sœurs, nées aux Sables, contemplent la fresque avec émotion. C’est un peu de leur enfance qui revit sur les murs de cet immeuble moderne.
La question est sur bien des lèvres :
« il y aura-t-il d’autres fresques ? » C’est probable. En attendant, d’autres lieux de la ville proposent déjà au regard, des fresques en trompe l’œil et des rues décorées.

La fresque de la Chaume
Cette grande peinture murale en trompe-l’œil, située à la Chaume, place Sainte-Anne, réalisée en 1997 par l’artiste local Manfred Landreau, illustre l’histoire et des figures du quartier telles Éliane Lefebvre dite « La Crabotte », Pierrot Boulineau « maire de la Chaume » (l’homme au papillon bleu blanc rouge) ou encore Paul-Émile Pajot, marin et peintre.

Face à elle, ce sont les personnages de BD Alban Dmerlu et son chien Ménif, les Tintin et Milou Chaumois, tous deux nés sous le trait de Polpino (nom d’artiste de Paul Pineau) qui égayent la place Sainte-Anne.

L’île Penotte
Sous la Révolution ce quartier du centre-ville des Sables-d’Olonne se nommait « l’Île Perdue ». Aujourd’hui c’est l’origine de sa transformation en île Penotte qui s’est perdue. Toujours est-il que ce quartier piétonnier aux ruelles étroites et biscornues est depuis plus de 20 ans un lieu à part de la ville où les maisons sont décorées de mosaïques constituées de coquillages multicolores.
Tous ces décors sont l’œuvre de Danièle Arnaud-Aubin depuis surnommée la Dame aux coquillages. Depuis 1997 ses fresques de coquillage habillent les murs du quartier, avec l’accord des propriétaires et de la Mairie. Un travail de longue haleine, car il faut ajouter aux œuvres nouvelles, l’entretien régulier de celles déjà réalisées.

Occasion de rappeler que dans ce musée à ciel ouvert, les œuvres se contemplent avec les yeux et non les mains !

 

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