Emmanuelle Blanchet

Une parasurfeuse d’exception qui a soif de victoires

Si un mot devait définir Emmanuelle Blanchet, ce serait la résilience. Le parcours exceptionnel et la détermination de la parasurfeuse de Saint Gilles Croix de Vie forcent l’admiration. À 42 ans, cinq ans après son accident professionnel, elle poursuit son ascension et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Découvrez son parcours dans Challans Mer & Marais Magazine N°6.

Emmanuelle Blanchet part à l’assaut des vagues, plus déterminée que jamais, gardant à l’esprit que « tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Il faut savoir saisir l’instant présent », confie la parasurfeuse qui a frôlé la mort en 2019. Victime d’un accident professionnel à la suite d’actes de vandalisme sur la piscine hors-sol dans laquelle elle enseignait la natation aux enfants, sur la plage de Brétignolles sur Mer, elle doit sa vie à son mari.

« Il m’a sauvée, ça s’est joué à rien », souligne la jeune femme. « J’étais coincée sous l’eau, une barre de 200 kg sur le dos. Impossible de me dégager. Je suis restée en apnée pendant au moins quatre minutes », raconte-t-elle. « Il lui a fallu une force hors du commun pour me sortir de là. » Touchée à la colonne vertébrale, la maître-nageuse a tout de suite compris la gravité de son état. « Je ne sentais plus rien. Le bas de mon corps ne réagissait plus. Mais j’étais en vie. » Hospitalisée à Nantes, on lui annonce une paraplégie incomplète « qui touche les racines nerveuses. » Les médecins sont unanimes, elle ne pourra jamais remarcher.

Une revanche sur la vie

C’était mal connaître le mental de cette sportive aguerrie qui a pratiqué l’athlétisme au niveau national dans sa jeunesse. Après huit mois d’hospitalisation et une longue période de rééducation, certains de ses muscles commencent à réagir. « C’était inespéré », se souvient-elle. Pleine d’espoir, cette compétitrice dans l’âme, en est sûre, elle marchera de nouveau. « J’ai suivi mon instinct, mon corps et ma tête. Il était hors de question de poursuivre ma vie dans un fauteuil roulant ». Grâce à sa persévérance, des centaines d’heures de kiné, une récupération physique partielle et des attelles en carbone, elle peut aujourd’hui marcher quelques centaines de mètres. « Je me suis accrochée, pour mes deux enfants et mon mari, mais aussi pour faire mentir le corps médical », avoue-t-elle. Une résilience et une rage de vaincre qui vont l’encourager, deux ans seulement après son accident, à reprendre une activité sportive. « Il me fallait un nouvel objectif. Courir, sauter, grimper… était désormais impossible, alors pourquoi ne pas surfer. »

“L’eau est mon élément”

Étrangement, le milieu qui a failli lui coûter la vie, l’eau, reste son élément. « Je ne peux pas l’expliquer, c’est en moi. J’ai commencé par faire du paddle, mais j’ai vite tenté le surf, plus excitant et pour le plaisir de la glisse. » Une liberté retrouvée, « dans l’eau je ne pense plus à rien. J’oublie mes douleurs », qui l’emmène naturellement vers la compétition. Licenciée au Surfing club de Saint Gilles Croix de Vie, qui dispose d’une section parasurf, elle participe à son premier open de France, « grâce aux entraînements dispensés par un moniteur de surf, spécialisé dans le handicap », confie-t-elle et avec la ferme intention de gagner. Elle concourt ensuite aux Sables d’Olonne dans la catégorie KNEEL (surf à genoux) où elle décroche le titre de vice-championne de France en octobre 2021.

En octobre 2022, Emmanuelle Blanchet intègre l’équipe de France de parasurf puis est sélectionnée pour les championnats du monde en Californie. De victoires en victoires, elle y décroche la médaille de bronze dans sa catégorie et le titre de vice-championne du monde en équipe ! En novembre 2023, elle participe à ses deuxièmes mondiaux. Elle obtient la médaille de cuivre, pour sa 4e place en individuel et devient championne du monde en équipe.

Allier technique et environnement

Pour participer à un maximum de compétitions, elle fait appel à des partenaires. « J’ai tout un travail en amont pour monter des dossiers de mécénat. Je ne gagne pas ma vie avec le surf », précise la championne qui met un point d’honneur à s’entourer de sponsors qui partagent ses valeurs. « Il est important pour moi d’allier technique et environnement. Je surfe d’ailleurs avec des planches de la marque Squid Surfboards. Elles sont fabriquées à partir des produits certifiés ECA (Empreinte Carbone Améliorée). » La parasurfeuse, devenue sportive de haut niveau, ne laisse rien au hasard et s’entraîne sans relâche pour atteindre ses rêves, « remporter de nouveaux titres internationaux et participer un jour aux Jeux Paralympiques ! Même si le parasurf n’est pas encore inclus, nous sommes optimistes quant aux jeux 2028 qui se dérouleront à Los Angeles. Ce serait le Graal », conclut-elle.

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