Zailfana

Fresques Murales

Elle nous accueille, délaissant un instant le pinceau qu’elle faisait vagabonder sur sa toile. Large sourire : « bienvenue dans mon atelier ! » Là, la jeune artiste de 25 ans, Yonnaise depuis toujours, crée des œuvres au photo-réalisme saisissant, mêlant visages féminins et portraits d’animaux dans une approche « douce, sensible et profonde. » Un univers très personnel que Zaiinab Louze, alias Zailfana, transpose aussi dans l’espace public sous forme de fresques murales, mettant ainsi « des couleurs dans la ville ». Rencontre.

Esprit curieux


« J’ai toujours eu une âme d’artiste, depuis toute petite. Mais la peinture est venue de manière très anodine. Je voulais simplement essayer. » Artiste autodidacte, Zaiinab peint depuis cinq ans. Elle a débuté sans formation académique, guidée uniquement par la passion et l’envie de laisser libre cours à sa créativité : « j’ai un esprit très curieux. Quand je veux apprendre quelque chose, je ne me pose pas de questions. J’essaie, j’avance à tâtons, j’expérimente énormément. C’est une pratique très empirique. »

« Très perméable » à toute forme d’art, Zailfana admet toutefois une admiration pour la street artist et peintre muraliste néerlandaise Judith de Leeuw : « son travail évoque l’humain à travers son intériorité. C’est une thématique dont je me sens très proche. » De fait, la peinture de Zailfana se distingue par une recherche d’équilibre entre réalisme et spiritualité. Elle détaille : « j’ai toujours pensé que l’on était plus que des êtres de chair, qu’il y avait autre chose qui nous caractérisait. On peut parler d’âme, d’esprit, d’énergies. » Ce qui transparaît dans chacune de ses œuvres, où animaux et humains semblent effectivement habités par une force intérieure qui les transcende.

De la vie dans la rue

Si Zailfana excelle dans son atelier, elle se révèle tout autant en artiste urbaine sur les murs de La Roche-sur-Yon. Deux manières de travailler qui se rejoignent, malgré quelques évidentes différences. « Le travail sur toile m’aide beaucoup pour ce que je fais sur les murs : je sais par où commencer, je sais quand il faut travailler les ombres, la lumière. » Son approche des fresques témoigne d’un esprit libre et généreux. « Il m’arrive parfois de passer devant un mur vierge, alors je toque à la porte du propriétaire et je demande simplement s’il est d’accord pour me laisser y créer quelque chose. »

Elle évoque aussi la capacité de l’art de rue à créer du lien social. Contrairement au « travail solitaire » dans l’intimité de l’atelier, chaque création urbaine devient prétexte à des rencontres. Elle poursuit : « beaucoup de gens passent, s’arrêtent, posent des questions… cela crée beaucoup d’échanges. C’est quelque chose que j’apprécie beaucoup car parfois, une discussion avec un passant peut faire émerger l’idée d’une future peinture. »

Ces fresques murales, exposées en plein air et à la vue de tous, sont par nature livrées aux intempéries et aux dégradations, ce qui ne semble pas émouvoir Zailfana qui assume cette dimension avec sérénité. « Ce sont des œuvres éphémères, elles ne m’appartiennent pas parce qu’elles sont à tout le monde. Peu importe le temps qu’elles durent, elles mettent de la vie dans la rue. »


À seulement 25 ans, Zailfana développe progressivement son activité en acceptant des commandes, qu’il s’agisse de tableaux ou de fresques murales, et travaille actuellement sur une immense toile. Elle précise : « c’est un projet d’envergure qui me tient à cœur, dans lequel je cherche à creuser plus en profondeur dans ma démarche artistique, et où je challenge ma pratique tant au niveau de mes techniques qu’au niveau du visuel et le la composition. J’espère pouvoir l’exposer à Paris un jour. »

Ambitieuse, Zaiinab espère bientôt « pouvoir vivre » de sa peinture et être représentée par une galerie, une étape importante dans sa structuration professionnelle qui lui permettrait aussi de toucher de nouveaux publics. D’ici là, quelques nouvelles fresques auront vu le jour sur les murs d’ici… ou d’ailleurs.

Les oeuvres de chevet de Zailfana

Une œuvre d’architecture : Le musée du Louvre
Une sculpture : Le Monument Amazone du Li Xiangqun
Une peinture : Les Nymphéas de Claude Monet
Une chanson : La Symphonie des éclairs de Zaho de Sagazan
Un livre : Le Petit Prince de Saint-Exupéry
Une œuvre scénique : Le Lac des Cygnes de Tchaïkovski
Un film : La Vie est belle de Roberto Benigni

Zailfana
@Zailfana zailfana.pro@gmail.com www.zailfana.fr

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